Chronique de Tabari 3 : Mohammed, sceau des prophètes

Choisi pour accomplir cette mission fulgurante : clore le cycle des Révélations, Mohammed n’est qu’un homme parmi les hommes. Ni prophète de l’Ancienne Alliance, ni héros de légende dorée, il ne s’autorise de nul prodige. C’est un noble, de vieille souche ismaélite, apte au conseil et à la joute, familier des troupeaux et des caravanes ; les courses du désert ont à peine altéré son teint initialement clair ; une chevelure noire flotte sur ses épaules. Son visage est si doux qu’une fois en sa présence, on ne peut le quitter. N’a-t-il pas confessé à la fin de ses jours qu’il avait beaucoup aimé la prière, les femmes et le parfum ? Tant de détails que nous donne Tabari, exégète et chroniqueur du 9e siècle, fidèle à une tradition et à une appartenance qui tenaient, et tiennent jusqu’à nos jours, Mohammed pour un modèle aussi bien physique que moral, esthétique que spirituel.
Tabari est le premier musulman à avoir écrit une chronique générale, ainsi qu’un monumental « Commentaire du Coran ». Né à Amol, dans le Tabaristan en 839, il a vécu à Bagdad où il enseigna la théologie et la jurisprudence. Il mourut dans cette ville en 923. Sindbad a réédité l’ensemble de sa « Chronique ».